TEMPETE DE BOULETTES GEANTES [4/10]
2sur5 Flint Lockwood est une sorte de geek, mais pas d'aujourd'hui. Ce grand adolescent [toujours pourvu de son âme d'enfance, il n'y aura pas péril en la demeure encore une fois] est un inventeur raté, toutes ses tentatives se soldant par des échecs retentissants, à l'exception du traducteur de pensée qui lui permet d'être sur la même longueur d'ondes que son singe. Et une fois encore, sa nouvelle trouvaille, une machine à transformer l'eau en nourriture, est un désastre pour sa petite ville de Swallow en Château. Jusqu'au moment ou il se met... à pleuvoir de la nourriture, des hamburgers de préférence ! Son invention a enfin fonctionnée, et qui plus est elle lui vaut cette fois la reconnaissance de ses concitoyens...
Ce scénario invraisemblable évoque d'emblée celui d'une authentique série Z, or c'est plutôt revigorant de s'attendre à retrouver la liberté d'un cinéma Bis ou de la SF américaine des 50's. Sauf qu'en dehors de ce pitsch qui ressemble à une promesse de cadeau de Noël, rien d'original pour le reste.
C'est niais tout-plein, le rythme est effrénée, mais la course tourne à vide. Cloudy With A Chance Of Meatballs n'est certes pas si idiot que ça, mais son propos évident sur la malbouffe, asséné sans finesse, est d'une intelligence limitée et ne suffit pas à apporter un quelconque souffle à une animation très plate et conventionnelle, dont les bonnes idées, les motivations initiales, ne servent qu'à camoufler des ambitions très limitées et soucieuses, encore une fois, de ne pas dépasser du cadre du divertissement familial et enfantin ménageant son public.
Le scénario n'intervient donc qu'en tant que caution à un spectaculaire certes plaisant et aguicheur mais loin de tout lyrisme et au fantasque froid. Tempête bénéficie d'un graphisme formellement flamboyant, qui résonne mille fois plus le déjà-vu que ce qu'il semble [essayer de nous faire] croire. Une relative inventivité visuelle donc, qui trouve son apothéose dans une ivresse finale [plus amusante que l'ensemble mais tout autant conformiste] proposant quelques trouvailles enjouées qui ont le mérite de n'avoir pas peur de sombrer dans le ridicule.
Mais cette forme polie et semi-convaincante, si elle ne parvient pas à nous emballer, n'est pas aussi contrariante que l'humour régressif et pataud [les fans d'humour potache US -du teen movie au produit bourrin avec Eddy Murphy- apprécieront, les autres pourraient n'y voir que de trop nombreuses zones de turbulence au sein d'un parcours pas exactement habile] qui flingue complètement le film, le noyant de façon irrévocable dans son autisme étriqué et superficiel. Les dialogues ''drôles'' de service s'éternisent ainsi dès qu'ils peuvent ; l'esprit du film fait mouche -rarement- lorsqu'il prend le risque d'être seulement pince-sans-rire.
Une histoire d'amour surannée, des personnages secondaires peu convaincants voir carrément nases [le ''bébé''], une morale éculée [le petit ''original'', ''bizarre'', toujours rejeté, deviendra grand car sa passion -sa folie, qui sait- l'amènera à faire de grandes choses] qui a le mérite d'être digérée dès le début [parti-pris économique ; ainsi, place au divertissement] et l'affaire est jouée. C'est bon donc, les enfants vont aimer, surtout les très-très jeunes, puisqu'eux n'ont pas encore eu le temps d'avoir suffisamment découvert les aléas du 7e art pour en arriver à ne plus s'étonner de rien. Aussi, si peu qu'on soit un tantinet blasé, on se racle la gorge et n'a plus qu'à attendre que ça se passe...
TEMPETE DE BOULETTES GEANTES = 2sur5
Animation>2/5. Scénario>2/5. Dialogues>1/5. Originalité>2/5. Audace/Transgression>1/5. Musique>1/5. Visuel>3/5. Emotion>1/5. Réflexion/Intelligence du Propos/Ambition>2/5.
Notoriété>149 notes sur AlloCiné ; 3.680 votes
Votes du public>3.0/4 sur AlloCiné ; 7.6/10 sur IMDB
Critiques Presse>2.3/4 sur AlloCiné
En salles au moment de la diffusion de l'article.