TOOLBOX MURDERS ** (** parce que je suis gentil et que ça rend mon article encore plus condescendant)
2sur5 Annoncé par ses fans comme le grand retour de Tobe Hooper vers la qualité, considéré comme le métrage qui l'aurait sorti de l'oubli et son meilleur film depuis ses deux classiques [Massacre à la tronçonneuse et Poltergeist], Toolbox Murder permet d'être fixé : il manque définitivement aux fabrications de Hooper l'ampleur qui ferait de leur auteur un cinéaste. Ses produits à la linéarité coupable attestent, au mieux, d'aptitudes de bon faiseur parfaitement anecdotique.
Remake dont le modèle se traîne une réputation pitoyable et n'a en rien marqué les cinéphages accrocs du genre, Toolbox Murder n'est pas excessivement médiocre, c'est même une gentille série B, un peu plus sophistiquée et maîtrisée que la moyenne. Mais en aucun cas un tel métrage, juste ''regardable'', ne laisse deviner l'ombre d'un mythe. Le pitsch est sans intérêt et on voit que l'écriture, pour Hooper, n'est qu'une besogne à accomplir : les dialogues sont niais, les personnages pas mieux, ce ne sont que des coquilles vides typées au burin dont les déambulations outrées [le concierge attardé, la fille d'en face émigrée de Babe 2, le délinquant d'à côté : le petit théâtres des tarés qu'on vous dit] sont censés donner une touche ''strange'' à l'étage maudit ou Angela Bettis [l'inoubliable May du film éponyme] se sent prise au piège. Aussi mal servie que les autres, son personnage, qu'elle assume admirablement soit dit en passant, a ce petit côté Marina Fois (refoulée) du macabre qui crée un décalage sympathique.
L'avalanche de petits mystères, de sinistres phrases en l'air et prédictions bidons n'est pas ce qui fait de Toolbox Murder un film à peu près potable ; l'éventuel pouvoir d'attraction du film repose entièrement sur l'ambiance. Pas de génie là non plus, mais suffisamment de matière pour susciter un certain plaisir d'esthète : Hooper en fait des tonnes avec le contexte claustro et ça marche, l'univers qu'il nous présente, à force d'esquiver de façon globale la lumière du jour [au sens propre – mais ou sont passées les fenêtres ?], possède un charme indéniable.
Saignante et banale, la seconde partie apporte son lot de révélations attendues, absolument mal foutues, mais l'investissement d'Angela Bettis, l'incongruité assez cheap de l'antre du tueur et le rentre-dedans général, haut-en-couleur quoiqu'absolument désuet, permettent à Toolbox d'esquiver les méandres derrickiennes. Tout ça est sympathique, généreux parce que démonstratif et en même temps terriblement modeste à cause de sa condition. Mais au fond, c'est assurément ce que Tobe Hooper, sans coup de pouce d'institutions supérieures [l'inconscient collectif ou Spielberg], peut faire de mieux. Un bidule bien fagôté pour une dernière partie de soirée, se contemplant avec un plaisir aléatoire et une absence globale de frémissement.
The Toolbox Murders** Acteurs** Scénario* Dialogues* Originalité* Ambition** Audace** Esthétique** Emotion**
Notoriété>4.000 sur IMDB ; 50 sur allociné
Votes public>5.5 sur IMDB (légère tendance US) ; France : 3.7 (allociné)
Tobe Hooper sur PS..... Massacre à la tronçonneuse + Poltergeist
Angela Bettis sur PS..... May