ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD [3-/10]
1sur5 Après un Arthur et les Minimoys de facture convenable bien que sans grande ambition, Luc Besson semble décidé à prolonger l'aventure. Malheureusement pour lui, le troisième volet, déjà mis en chantier, sera attendu au tournant. Car plus que dans le premier, le vide brillant de l'animation laisse place à une réalité morne et ne parvenant même pas à tourner efficacement en dérision sa façon de se vautrer dans des sentiers balisés, s'y empêtrant avec ce fameux cynisme commercial un peu forcé.
Même dans le domaine de l'animation pour enfants, la Vengeance de Maltazard s'excuse difficilement de son existence tant celle-ci, formellement réussie, vaguement exotique, se révèle plate et traditionnelle. S'il est quelquefois presque époustouflant visuellement, Besson ne nous laisse même pas le temps de savourer, trop empressé de faire se dérouler les bavardages de ses personnages et leurs banales aventures ; la sauce ne prend jamais, et ce n'est pas faute de moyens. On doute ainsi que les enfants eux-même se prennent au jeu.
Fade, sans poésie aucune, la faute à une écriture faiblarde [fainéante, pour être exact] qui plombe toute la bonne volonté du spectateur, ne pouvant s'accrocher à aucun semblant d'enjeu qui donnerait au moins une quelconque forme à ce fond absent afin de faire passer la pilule. L'image presque beauf de la ''coolitude'' représentée par l'espèce de pygmée rasta [« du calme, couin » (…)], sur laquelle encore une fois il vaut mieux passer, impose définitivement son empreinte dans cette suite, à l'humour plat et la BO limite ; ce mauvais goût malodorant emmène Arthur 2 vers le fond du fond.
Au-delà des choix -ou de leur absence-, le film ennuie tout simplement, plus qu'il agace vraiment. La narration est lente et tourne à vide, et il faudra attendre une première demi-heure bien creuse, sorte de pâle reflet déformant de l'originale pour que le petit héros décide enfin de s'en retourner chez les Minimoys. Le retour à ce qui faisait la richesse du premier film ne l'améliore pas pour autant puisque dès lors il n'est plus question que de mornes courses-poursuites et d'ambiance saturday night revival.
Seule la reconquête de Sélenia [Mylène Farmer] et le bref récit de son évolution apportent un certain souffle au film. Surtout, les interventions et la grandiloquence amusante du méchant, Maltazard [Gérard Darmon] permette au film d'offrir quelques scènes offrant au film son soupçon de caractère. Même si ces retrouvailles manquent cruellement de style, le retour de ces deux-derniers réanime alors soudainement, or mieux vaut (très) tard que jamais pour se doter non plus d'une âme, c'est peine perdue, mais au moins d'un minimum d'envergure.
Mais
ce qui restera, avant toute chose, en travers de la gorge du
spectateur, c'est le fait que le film ne démarre vraiment qu'au bout
de soixante-dix minutes environ... quand on en recense que quelques
quatre-vingt-dix, le problème apparaît de lui-même. Ainsi que les
raisons de la frustration du public. Arthur 2 ne sera donc jamais plus que la pauvre et superficielle bande-annonce... d'Arthur 3. Totale ineptie.
Arthur et la Vengeance de Maltazard = 1sur5 Animation>1-2/5. Scénario>1/5. Dialogues>1-2/5. Visuel>2-3/5. Originalité>1/5. Ambition/Intelligence du propos>0-1/5. Audace>0-1/5. Emotion>1-2/5.
Notoriété>841 notes sur AlloCiné
Votes du public>1.0/4 sur AlloCiné (!)
Critiques presse>2.1/4 selon AlloCiné
"Pour son Jardiland, Besson n'a pas lésiné sur les moyens. En revanche, côté scénario, c'est Nunucheland" Télérama
"La 3D est impeccable, mais le film s'arrête avant la fin de l'histoire" Elle
En salles au moment de la publication