LA VOIX DES MORTS : LA LUMIERE [6-]
3sur5 Moins autiste, moins repliée sur son dispositif jusqu'à en économiser les potentialités à l'excès, cette suite officieuse rompt avec le style de son faux-modèle qu'est La Voix des Morts. Tout aussi ambitieuse, la sequel en présence choisit de mener de front son sujet, assumant d'entrée de jeu le modeste génie du synopsis pour préférer marcher sur le terrain de séries du style Tru Calling, qui en ont certes assez peu, mais à défaut sont efficaces et savent rassasier le curieux sitôt qu'une exigence mesurée vient gonfler les données. Omettant toute vaine préciosité, Patrick Lussier, le nouveau réalisateur, abandonne la photo bleu, froide et métallique du film de Sax pour un décorum ouvertement lambda.
Curieusement, mais peut-être parce qu'elle n'annonce pas son intention de s'accidenter dans une poursuite très creuse de monts et merveilles, La voix des morts : la lumière séduit davantage en tous points, jusque dans son arsenal balisé mais déployé avec intelligence. Nous gravitons cette fois autour de Abe Dale, suicidé malhabile consacrant désormais son temps libre à regarder en boucle les vidéos de sa femme et son fils, tués sous ses yeux malgré une manifeste absence de mobile.
Prenant là encore le contre-pied du premier opus, c'est à un au-delà improbable que Lussier offre la possibilité de joindre son héros, celui-ci se découvrant le don d'anticiper l'avenir d'une poignée de secondes ainsi que de repérer les individus destinés à une mort prochaine. Sauver des vies -ou plutôt leur permettre d'esquiver à temps la mort- réanime Abe Dale. Mais cette ''rédemption'' inespérée l'amènera à une situation insoluble. Dale se doit alors non plus d'affronter ''la mort'' qu'il a tutoyée mais, pris au piège de celle-ci, ses propres responsabilités...
Mené tambour battant tout en s'accordant quelques parcelles affectives [moins concluantes que les séquences d'action pure, l'approche du héros et de l'infirmière s'avérant matinée d'une couche de niaserie, pas assez pour gêner toutefois], la Voix des Morts 2, sous ses dehors bonhomme, fournit la chaire et la matière qui manquait au premier film. Malgré quelques facilités ou raccourcis impersonnels [quelques jump scares inutiles mais somme toute bien placés, les clins-d'oeils cinéphiles balourds d'ailleurs plans en début de partie -au bout de trois, ça fait beaucoup- et une fin pas vraiment à la hauteur], nous avons à faire avec un divertissement honnête et même prenant pour le si peu qu'on accepte d'outrepasser son aspect téléfilmique. Avec la ferme intention de mener jusqu'à leur terme les idées présentées, White Noise : the Light instaure un climat pesant et inquiétant conscient de limites qu'elle parvient à faire oublier.
White Noise 2 : The Light ** Acteurs**-* Scénario** Dialogues** Originalité** Ambition** Audace* Esthétique** Emotion**
Notoriété>5.400 votes sur IMDB ; 200 notes sur allociné
Votes public>6.0 sur IMDB ; France : 5.0 (allociné)
Critiques presse>France : 4.3 (allociné) ; UK : 5.5