DIKKENEK **
2sur5 Portrait croisé d'une tribu de consanguins et tarés divers, la comédie de la belgitude fait le choix du ''ça passe ou ça casse'' en allant jusqu'au-bout des caricatures qu'elle exploite. Le geste est intègre, le film inégal : il souffre de sa structure dilettante, puisqu'en reposant sur un enchaînement de sketchs, il n'esquive pas toujours le passage à vide. Un refoulé prosaique, très ''bitume, bierre & lesbienne'', vient quelquefois grignoter la cohérence certaine de l'ensemble : l'ensemble des prestations de Mélanie Laurent [dans la peau d'une sorte de Bardot champêtre] tirent le film vers le bas, quand Marion Cotillard, jamais à sa place, se confond dans le hors-sujet plutôt que dans le décor [ou délire, c'est selon].
Mais
cette mollesse n'est qu'un accessoire malvenu ; Dikkenek
se forge sa petite identité en se dévouant à ses personnages
haut-en-couleur et sitôt que les interprètes assument la
désinvolture du pot-pourri, le comique s'envole. Ce sont leurs
camarades et pas l'univers dans lequel ils s'inscrivent que Florence
Foresti et François Damien écrasent. Justement, ces prestations-clé
permettent d'approcher le grade ''culte'' visé de façon patente [il doit y avoir un ou deux sketchs mémorables] ;
le dispositif un peu autiste, limite communautaire [en quelque sorte,
façon Eric & Ramzy], y trouve sa quintessence et dépasse le stade-prétexte de la convocation de gadgets. Le cousin
cheap et soft de C'est arrivé près de chez vous [les deux
grandes-gueules masculines sont de véritables ersatz, quasiment
avoués au détour de quelques excès sur lesquels Dikkenek préfère
lui ne pas s'abandonner, à raison probablement] gagnerait à élaguer
quelques flétrissures [c'est quoi le sens de la B.O. employée (elle frôle le contre-sens esthétique) ? et ces accès de romantisme inepte délibéré, c'est du "faux", soit, mais en quoi c'est caustique ?], en d'autres terme à affiner cette gueule qui
n'est pas toujours l'exact reflet de l'esprit général. Néanmoins,
tant de volonté et de générosité [effective dans les dialogues
-notamment ceux de son héros JC, moins pour le reste] inspirent aux
moins quelques égards que mérite trop rarement la comédie
française. Que cette vitalité et cette énergie soient accomplies à l'écran est un fait, que le charme opère est dès lors l'affaire de chacun : Dikkenek a su "remplir son contrat". Regardez-le bourré, c'est fait pour. Mais avec modération, le film...
Dikkenek** Acteurs*** Scénario** Dialogues*** Originalité*** Ambition*** Audace** Esthétique*-* Emotion**
Notoriété>800 sur IMDB ; 3.000 sur allociné
Votes public>6.6 sur IMDB (fortes tendance 18-29 & non-US) ; France : 6.3 (allociné)
Critiques presse>France : 3.8 (allociné)
Note globale selon Cinemagora → 6.2
--> Note modifée : Dikkenek avait d'abord été publié accompagné d'un "3sur5". Il s'agissait d'une erreur.