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New PS - Sympathy for the Grotesque
19 juillet 2011

TERMINATOR ***

3sur5 La théorie selon laquelle il y aurait deux catégories de personnes se repose souvent sur des exemples assez fragiles. Mais si, le Monde est bien divisé en deux : une partie persuadée que James Cameron est un génie visionnaire et que ses spectacles ''colossaux'' sont le parangon de l'union des forces d'un certain cinéma originel et d'un autre certainement avant-gardiste. Puis il y a la deuxième partie, qui s'en fout, ne sait pas pourquoi on adule ce talentueux tâcheron, ses défilés d'effets spéciaux virtuoses et sans grâce... Néanmoins, James Cameron n'a pas toujours été ce type capable de balancer du Céline Dion ou de multiplier diverses fautes de goût dans ses séries B de catégorie A+. Il a même été un ''auteur'' au sens littéral du terme ; sorti de l'école Corman [le pape du fantastique bis américain, gothique, boursouflé au possible et haut-en-couleur], il est d'abord homme à tout faire avant d'être subtilisé pour tourner la suite du Piranhas de Joe Dante. Ecoeuré de n'être envisagé que comme un pantin, il se lance dans l'écriture et la réalisation de Terminator.

 

Ce qu'on oublie derrière le vernis mainstream de son oeuvre et ce que lui-même ne semble plus enclin depuis longtemps à exploiter [ou même vulgariser], c'est que Cameron est un grand fan de l'animation japonaise, de Mamoru Oshii [Avalon et Ghost in the Shell] et de la culture cyberpunk de façon générale. Terminator est son seul film ou tout cet univers qui lui est cher est propulsé à l'écran, c'est d'ailleurs l'un des pionniers du genre, sorti dans la foulée des sommets originels Blade Runner ou Videodrome.

 

Le postulat de départ a tout du prétexte un peu nanardeux ; d'un futur apocalytique ou la guerre fait rage entre l'entité des machines et celles des Hommes, chacun des camps envoie un émissaire dans le passé -donc, dans notre présent, ou plutôt celui du début des 80's- ; le premier, Terminator alias Schwarzy [un culturiste inconnu, comme toute l'équipe du film à l'époque ; sous les traits d'un Frankenstein destroy, il exécute l'une des plus fulgurantes idées graphiques de la SF], est chargé d'éliminer Sarah O'Connor, la mère du leader du monde libre du XXIe siècle, le second de la défendre. Le tout semble tissé par un manque d'imagination patent [certaines scènes paraissent d'autant plus typiques aujourd'hui : la jeune femme se découvrant menacée par le biais des infos télévisés, etc.] ou quelques facilités de scénario.

 

Mais si le film, avec ses allures de brouillon de Robocop & cie, semble un peu supplanté dans son époque, il n'a rien perdu aujourd'hui de son souffle épique et dégage toujours une énergie qui fait défaut à tous ses pastiches contemporains [dernier exemple notable en date, Clones, fadasse débris signé Mostow – réalisateur, en outre, de Terminator 3]. Surtout, l'acuité avec laquelle les paradoxes spatio-temporels -notion très neuve à l'époque- sont abordés témoigne de l'implication sans freins de Cameron dans ce qui reste son métrage le plus personnel et réfléchi : il s'en sert même comme l'écrin d'un romantisme défiant tous les possibles.

 

Si le succès phénoménal de ce petit film au budget minimaliste [mais doté d'excellentes ressources, notamment technique : le film doit beaucoup de son dynamisme et de sa modernité presque intacte au montage de Goldblatt] orientera le cinéaste indépendant vers un statut de faiseur d'une efficacité exemplaire mais sans grâce, on ne peut ôter à Terminator son influence sur la SF et le cinéma d'action dont il a largement façonné l'iconographie. D'ailleurs le leitmotiv féministe, souvent galvaudé chez Cameron [il récupère l'Ellen Ripley de Scott pour en faire une chef de commando de carte postale dans Aliens], trouve ici son accomplissement avec le personnage de Sarah O'Connor, lui-même un pied dans les 70's [on (peut) songe(r) à Laurie Strode ; même condition modeste, même fragilité intériorisé avant de faire courageusement face au croquemitaine réglé sur une idée fixe et dont tous les agissements sont liés à un cheminement vers sa personne] tout en étant l'annonciateur d'allégories limpides et percutantes incessamment réitérés à l'avenir [l'heroine charismatique, et aux commandes].

 

Terminator***  Acteurs*** Scénario*** Dialogues*** Originalité*** Ambition**** Audace*** Esthétique*** Emotion***

 

Notoriété>175.000 sur IMDB ; 11.000 sur allociné

Votes public>8.1 sur IMDB (158e du top250) ; USA : 8.8 (metacritic) ; France : 8.3 (allociné)

Critiques presse>USA : 8.4 (metacritic)

Note globale selon Cinemagora → 8.2 (4/5)

 

James Cameron sur Pinksataniste....  Aliens, le retour + Abyss + Titanic

Classiques SF... Robocop + La Planète des Singes

 

 

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