LA MAISON DE CIRE ***
3sur5 Au premier comme au second degré, La Maison de Cire est un bon slasher : c'est suffisamment extraordinaire pour être signalé. Moribond par définition depuis les premiers Vendredi 13, ce genre aux promesses et potentialités minimalistes est sans doute autant le plus prolifique qu'il est assurément le plus insignifiant. A la fadeur des Destination finale, films de techniciens incroyablement froids et dont le masque du cynisme ''calibré'' ne sert qu'à dissimuler une absolue pauvreté, s'oppose ce train-fantôme de haute volée. Le film surgit pourtant d'une maison peu réputée dans son domaine, Dark Castle n'étant qu'une institution quelconque alimentant la production horrifique de ses petits métrages sans âme ni intérêt, bis à mort sans même le charme de l'humble spectacle du samedi soir en d'autres terme.
Mais c'est sa mise en scène qui fait d'House of Wax un film autrement racé. Collet-Serra déploie un univers à la fois élégant et grand-guignol et fait d'un village de cire ou atterrissent de jeunes ados ineptes le théâtre de visions horrifiques baroques, dont la poésie macabre évoque parfois un certain cinéma italien des 70's. C'est par la force de ses partis-pris et ces séquences esthétisantes que le futur réalisateur d'Esther renouvelle des figures galvaudées. Sur le papier le script dont il hérite n'a pas la même originalité ; le film est d'ailleurs un remake, celui de L'Homme au masque de fer ; pas de quoi s'offusquer cette fois, car non seulement le jeu des comparaisons serait vite épuisé, mais surtout ce métrage de 1953 est loin d'occuper la même place dans l'inconscient cinéphile qu'une Colline a des yeux ou même un Amityville.
L'instauration d'un climat teen propice, moquant sans surligner le trait ses personnages à la psychologie grotesque, renforce le charme ludique du film autant qu'il prépare le terrain de façon tout à fait cohérente. A ce titre, il faut saluer la prestation de Paris Hilton qui en se sacrifiant ''corps'' et ''âme'' [elle ne moque pas son image, elle la donne en pâture] donne la leçon à ses petits camarades. House of Wax possède ainsi une très longue exposition, partie que beaucoup de ses confrères négligent, sans doute à raison ; ici, elle est particulièrement réussie. Le classicisme de la narration est dynamité par une montée de tension savamment entretenue ; l'ensemble est d'une grande rigueur, au point que d'enjeux notoires surgissent les motifs d'authentiques, gratuites et complaisantes, frayeurs d'ados vierges. L'attraction s'achève sur une demi-heure particulièrement haute-en-couleur ou le musée de latex s'enquiert de belles envolées dantesques. Une récréation raffinée et jouissive pour dynamiter le cahier des charges, enfin !
House of Wax*** Acteurs**-* Scénario**-* Dialogues** Originalité*** Ambition*** Audace*** Esthétique***-* Emotion***
Notoriété>32.000 sur IMDB ; 3.200 sur allociné
Votes public>5.4 sur IMDB (légère tendance féminine & non-US) ; USA : 5.0 (metacritic) ; France : 6.5 (allociné)
Critiques presse>USA : 4.1 (metacritic – moy.pondérée) ; France : 6.8 (allociné)
Note globale selon Cinemagora → 5.8
Jaume Collet-Serra sur Pinksataniste.... Esther