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New PS - Sympathy for the Grotesque
13 février 2011

L'HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIE ***

l_homme_qui_voulait_vivre_sa_vie_2010_19330_7605995894sur5   L'Homme qui voulait vivre sa vie est un film de l'indécision. On y observe un sujet franchir un cap pour baigner dans un entre-deux ou il n'existe jamais tout à fait ; c'est à la fois repoussant et fascinant. Le personnage campé par Duris n'est pas aimable ; on ne s'identifie qu'à moitié, parce qu'il se rate, même dans ses bonnes intentions (et c'est agaçant de voir quelqu'un échouer alors qu'il se voudrait incorrect face à un étouffant petit cercle de conformistes). Sa personnalité peine à décoller (on rage devant son inaptitude à réagir lorsqu'il provoque l'irréparable), son absence de réflexion, de ligne philosophique, donne le sentiment d'un quelqu'un d'un peu vain, quoiqu'imprévisible.

 

Et puis il y a ce motif aux conséquences irréversibles, incontournables : l'échec d'un premier temps de la vie du jeune homme tombe à pic pour céder à la rupture. La vérité révélée dans toute son horreur et puis à nouveau (pour la première fois ?) la vie surgit ; voici une raison définitive pour fuir, qui n'est qu'un déclencheur final logique.

 

Mais ce n'est pas si simple et dès lors, le film se transforme en thriller. Un thriller sans méchants, ou rode juste, et c'est encore plus terrible, l'ombre d'un passé-fardeau. Là, après les limites de la plongée en milieu bourgeois, c'est très réussi, très humain (le magnifique personnage de patriarche débonnaire, par Niels Arestrup). La quête de sens et l'impératif de survie se confondent et on avance vers l'absurdité, regrettable, mais insolvable et en fin de compte pas si stérile, du personnage.

 

lhomme_vivreIl y a comme des trucs qui clochent, des trucs de trop ; des pistes (schizo/disassociation) toutes repoussées au fur et à mesure... L'enjeu n'est pas là. Il est dans une vision synthétique du drame (au point de donner, c'est évoqué, l'image d'un pétage de cable social raté) quoique finalement, comme le personnage, jamais adroite, toujours mouvante. Le film prend les choses de front, vous envoie droit au but. Il est malpoli, pressé, direct et un peu ''pataud'' quand il faut être vrai -pourtant, sincère, il l'est. Pas attachant, parce que rude ; mais en même temps, magnétique, parce qu'il fait face au vide, à l'inconnu, parce qu'il n'a pas d'avenir et tout à inventer et qu'il avance, dans cette nuit improbable, sans plus se retourner.

 

Duris progresse vers une sorte de virginité ; c'est un leitmotiv. Faux, mais à tenir. Et cette virginité est la voie d'une renaissance. Elle n'existe pas, peut-être pas, mais Duris fait comme si : bon qu'à ça, désormais. Ces efforts sont peut-être un peu courts, mais c'est par eux que plus jamais cet homme ne sera un pantin. Tout s'opère par palier : chaque aller sera désormais sans retour.

 

Curieux comme un film ne semblant pas avoir tranché parvient à toucher aussi intensément. Pour vous situer, sachez que L'Homme qui voulait vivre sa vie va embarrasser les individus aux émotions outrées, factices et consensuelles, va perturber les tribuns dociles et timides (ils ne comprendront pas et rejèteront) mais risque d'interpeller en revanche les rationnels et les idéalistes. Et, naturellement, ceux dont la vie effective et la vie ambitionnée étaient ou sont séparées par un gouffre.

 



 

lhomme_affL'Homme qui voulait vivre sa vie*** (8/10)   Acteurs*** Scénario*** Dialogues*** Originalité*** Ambition*** Audace**** Esthétique*** Emotion****

Notoriété>200 sur IMDB ; 2.000 sur allocine

Votes public>7.0 sur IMDB (tendance féminine) ; France : 6.2 (allocine)

Critiques presse>France : 7.0 (allocine)

Note globale = 7- (3/5)

 

 

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Commentaires
2
Un film qui m'intéresse beaucoup. J'avais énormément aimé la B.A. et je pense que je me procurerai ce film dés sa sortie dans les BAcs.
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