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New PS - Sympathy for the Grotesque
20 novembre 2010

SAW 3D **

saw_3D_AFF2sur5 Voilà, c'est fini (provisoirement). L'occasion de nous faire croire que ça pourrait nous manquer, cette dose annuelle de torture porn, que peut-être, résidait toujours un potentiel caché, bien caché sous les scories, prêt à ressurgir à chaque instant, à chaque fois qu'un éclair de génie échapperait aux braves faiseurs chargés de l'affaire. Même pas de critiques presse en France : seuls VSD, Critikat, Excessif [Mad Movies & L'Ecran Fantastique ?] semblent s'y être collés. Strict minimum, strict maximum recensé. Cet état de fait, plus témoin d'un désintérêt croissant que d'une réelle volonté de ''boycott'', propulse presque Saw au stade de marginal aujourd'hui, en tout cas sur le sol français. Bien sûr, ce serait une erreur : 5e des meilleures entrées lors de sa première semaine, tout de même. Pourtant la saga est effectivement parvenue, à l'usure, à la limite de l' ''underground'' du pauvre : on ne s'y trompait pas, c'était bien le retour de Vendredi 13.

 

Mettons les choses au clair : les promesses des Saw sont assez peu ambitieuses, elles sont, quelquefois, parfaitement tenues [on peut être exigeants, il faut bien aussi être lucide]. Peut-être que la saga a subi un mauvais procès : la franchise Saw, c'est du blockbuster d'exploitation. Elle s'est, depuis les premières suites, toujours offerte comme telle. En ce sens, ce n'est pas ''si'' horrible (il y a, en permanence, de bien pire séries B à Z au registre similaire dont la presse spécialisée se fait l'écho). De la même façon que Twilight enchaîne les artifices potaches avec frénésie pour somme toute ne faire que répéter les mêmes obsessions névralgiques et consensuelles, Saw permet à quelques scénaristes indolents de déployer leurs visions morbides grand-guignoles. Et Saw 3D est probablement l'un des spectacles les plus généreux et épanoui de la saga. Ce septième opus donne à voir le défilé de morts les plus imaginatives mises en scène dans le circuit commercial dans le circuit mainstream depuis la saga Freddy (il y a vingt ans ! - reconnaissons qu'Halloween & Vendredi 13 sont facilement hors-compétition, l'originalité des meurtres n'étant pas la marque de fabrique ; à la rigueur, on pourra citer, mais il se distingue des noms pré-cités, La Maison de Cire).

 

SAW_3D_1Cette fois plus que jamais, il ne s'agit de rien d'autre qu'un grand manège ludique, défiant à l'occasion quelques principes de réalité. Le piège d'ouverture, anthologique en son genre, porte haut les valeurs ''primaires'' de la saga (déterminer un sacrifice dans des conditions foraines ''hardcore''). Puis c'est l'incontinence atroce et grotesque ; les actes de bravoures se succèdent sans tarder et dépassent toutes les attentes : du gore en folie ! La tare majeure des récentes séquel (les plus consensuelles), à savoir le développement de sous-intrigues dont tout le monde se foutait éperdument, est allègrement digérée ici. Comme pour le précédent opus, du même Kévin Greutert (une reconduction qui n'était pas celle annoncée il y a un an), l'ensemble est relativement artificiel, mais un nouveau souffle booste le film. C'est cette indifférence au ridicule, enfin assimilée et reconnue, qui relance la mécanique.

 

Car la débilité du propos se démultiplie de façon jouissive ; Saw 7 se consacre d'ailleurs, de façon assez transparente, comme une espèce de nanar de seconde partie de soirée pour chaîne TV commerciale totalement désinhibée quant à la banalité sordide et racoleuse de sa programmation. La philosophie de comptoir qui graisse chaque motivations des personnages depuis Saw 2, a sciemment virée vers la bouffonnerie (le récit du pseudo-survivant en plateau TV). Le second degré est, encore dans le domaine ''horrifique'', prétexte pour vendre une piètre marchandise (on a atteint un sommet avec les Destination finale, au succès critique aberrant, voir globalement inquiétant) : mais tout de même, comme c'est drôle, ici ! Il faut savoir "se délecter" de l'usage quasi parodique de dialogues aussi typiques, d'un point de vue général (''on doit continuer d'avancer, Bobby'') ou propre à la saga (pour synthétiser : ''bonjour machin, tu est ici par ta faute – tu est raciste – (non-dit : c'est pas cool) –  maintenant tu vas payer – à toi de sentir la peur de mourir'').

 




SAW_3D_2Curieusement, au milieu de ce joyeux champ de ruines, Jigsaw fait sa meilleure apparition-flashback (principe entamé après sa mort officielle dans Saw 3). Son sens de la justice est toujours intact, sa morale plutôt sénile, mais le personnage a gagné en tact. Pour les fans, le Chapitre Final aura, à ce niveau, su être largement à la hauteur. Il faut dire que, conformément à ce qui était engagé dans les anciens opus, le show s'étend dehors pour que, cette fois, les exactions du héros -ou de ses héritiers- fassent la Une. Le scénario à tiroirs, opportuniste et ridicule, ne cherche définitivement plus à générer une quelconque tension [c'est aussi crétin qu'abscons] ; et de cet abandon de la quête du glauque pour lui préférer l'exhibition du cahier des charges, naît le ''plaisir coupable'' (toutes proportions gardées), évident pour chacun.

 

Néanmoins, la bouffonnerie lasse. Inventivité -à son échelle-, certes, mais guère de diversité -le même sujet est ressassé éternellement-. Difficile dans ces conditions de ne pas décrocher et ce fut toujours le cas, même dans les ''moins pires'' cas de figure depuis l'après-Saw 2. Mais le film tient le rythme. Au final, en évacuant quelques lourdeurs de réalisations qui rendait, plus ou moins ponctuellement, la vision des Saw éreintante, puis surtout en tartinant le ''mythe'' de second degré en même temps qu'un soin accru soit accordé à la partie visuelle, Saw 3D fait partie des épisodes potables de la franchise. Il est donc, avec Saw 5, la seule suite digne de Saw 1 & 2.


 

SAW_AFFSaw 3D**  Acteurs** Scénario* Dialogues* (mais... caustiques !) Originalité** Ambition** Audace** Esthétique** Emotion**

Notoriété>7.000 sur IMDB ; 650 sur allocine

Votes public>6.0 sur IMDB (tendance -->+jeune) ; USA : 4.3 (metacritic – plus faible saga/site) ; France : 6.4 (allocine)

Critiques presse>USA : 2.3 (metacritic – plus faible saga/site, après Saw V) ; France : 2.2* (VSD + Excessif + Critikat) ; UK : 2.6 (screenrush)

Note globale = 5 (2/5)

 

Saga Saw... Saw 1 + Saw 6 + Article global saga Saw (2à5) → prévision

Suggestions... L'Ecorché/2004 + Creep + Intraçable + Les Griffes de la Nuit (remake) + Massacre à la tronçonneuse (remake)

 

 

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Commentaires
P
2FLICS AMIAMI / Ca reste un peu "antisocial" comme pratique (regarder SAW) et pas élégant avec ça. Je ne le recommande pas. <br /> A la rigueur, le voir, juste pour se délecter d'autant de cynisme : les morts sont tout de même incroyables. Peu de films oseraient ce genre de barbaries sophistiquées. Il y a vraiment une culture du masochisme totalement débraillée dans cette saga, vulgaire et rustre, mais c'est assez curieux..<br /> <br /> EELSOLIVER / Toujours aussi lapidaire. Mais non, il faut savoir être généreux - comme l'est ce film. Cet opus a le mérite de tenir ses promesses (pas dur ; non, effectivement). Ce n'est pas plus grave de regarder SAW 7 que de faire partie des millions de zombis suivant régulièrement "koh-lanta", "l'amour est aveugle" ou "vis ma vie avec amel bent". Et au moins, on ne regarde pas SAW 7 pour contempler la sincérité du spectacle, ni en prétextant y apercevoir de quelconques vérités générales sur l'Humanité (les opus précédents insistait là-dessus cependant : 3,4 et 6 surtout, les moins bons). Ni pour tester "lé-limiteu-deu-la-résistance-humaine". De là à dire que c'est très sain, de jeter un coup-d'oeil sur Saw, que c'est juste perdre un peu de son temps devant une espèce de Fort Boyard dégénéré et délibérément comique, donc moins beauf...
E
encore un épisode débile: il était vraiment temps que cela se termine même si un huitième chapitre sous forme de préquel est déjà annoncé...
2
Un ridicule assumé dans ce chapitre si je comprend bien. Par spécialement tenté, ayant décroché depuis l'épisode 4.
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