Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
New PS - Sympathy for the Grotesque
8 septembre 2010

A SERBIAN FILM **

A_SERBIANFILM12sur5 Cet article sera écrit à la première personne, je l'annonce d'emblée*. Non pas que je monte sur mes grands chevaux pour condamner le film, au contraire, mais il est je crois un beau sujet qui tout à sa volonté de dépasser les limites, banalise l'Art, avec un grand ''a'' vous avez bien lu, l'Art que A Serbian Film prétend justement réactualiser dans les grandes largeurs. Ce qui n'est pas une mince affaire : aussi, dans A Serbian Film, le ridicule est souvent proche, la complaisance est la grande invitée qui ne veut décliner son identité, le génie lui est aux abonnés absents. Quand au narcissisme, il est bel et bien là, vigoureux et latent. De l'Art ou de la bouillie ? C'est tellement le second se rêvant à hauteur du premier qu'on atterrit finalement en plein milieu.

 

Allons-y, présentons la chose, A Serbian Film est le nouveau-film-le-plus-abominable-de-tous-les-temps, encore un (comment se fait-il que l'oeuvre la plus extrême soit détrônée tous les trimestres ? Ca ne blase personne cette surenchère dans le pire-que-tout ?). Mais attention, A Serbian Film se saisit de l'argument dénonciateur, cet éternel recours facile. Ah, elle a bon dos la ''dénonciation'', elle permet un peu tout et n'importe quoi ; c'est un peu comme la parodie, une excellente couverture prompte à accueillir tout et rien, n'importe quoi et n'importe qui. Je dénonce, je parodie, donc je légitimise, et je n'ai plus qu'à faire du remplissage : de toute façon, c'est l'intention qui compte.

 

On imagine déjà les débats, connus d'avance : Jacky est pour, il trouve que l'art c'est comme Bigard, formidable quand ça met le paquet (et il marmonne de vieux discours d'instruction civique en rajoutant ''liberté'' à chaque fin de phrase). Marie-Odile est contre, elle pense qu'on a pas FORCEMENT besoin de représenter tel quel à l'écran ce qu'on veut dénoncer (et en cachette elle murmure que ce film, c'est fait par et pour des malades mentaux et autres dégénérés). Voilà, A Serbian Film c'est ça, l'audace ultime de service dont la diffusion se solde par des joutes oratoires sans lendemain. Bon filon, cela dit.

 

Et que dénonce A Serbian Film ? L'oppression du gouvernement serbe et ses méfaits. Je vous assure. Vous croyiez qu'on y parlait snuff movies ? Oui, tout à fait. Mais ça, ''l'oppression'', c'est la métaphore. L'histoire est celle d'un garçon qui charcute malgré lui, dans un contexte précis, mais bon, puisque c'est atroce, puisque c'est immonde et sans précédent, ça doit vouloir dire quelque chose, alors voilà : Srdjan Spasojevic a décidé que c'était ''carrément'' un film politique. Même pas un film sur l'un des sujets les plus scandaleux du monde contemporain : non, c'est une oeuvre contestataire. Et avec des prétextes aussi louables et intouchables, nous n'avons donc plus rien à dire (à moins d'être fermés d'esprit – vérifiez dans votre manuel, mais je crois ne pas me tromper dans mes calculs : vous n'aimez pas, donc vous ne comprenez pas, donc vous êtes fermés d'esprit [ah aussi, si vous n'avez pas vu, vous n'avez pas le droit d'avoir d'avis sur le film, ni ce qu'il représente ''a-priori'' ou même la démarche dans laquelle il s'inscrit, c'est la règle n°2]).

 

A_SERBIAN_FILM_2Le film commence comme une sorte de Blue Velvet explicite (et même un tantinet beauf – le fils voit une vidéo porno de son père en hardeur : attention, métaphore, étude de la décadence !), avec un ancien acteur porno succombant à de faramineuses promesses financières. Conduit dans une maison d'orphelins, soumis à une vraie mise en scène, des décors et moyens beaucoup plus sophistiqués que ceux qu'il connu autrefois, il pense tourner dans un porno intellectualisant, éventuellement kaléidoscopique. Néanmoins, Milos est circonspect, d'autant que le réalisateur, Vukmir, semble assouvir ses fantasmes les plus débridés.

 

Puis l'expérience va beaucoup plus loin (l'intention est de dénoncer en montrant, donc, logiquement, pas de spoilers qui tiennent), puisque Milos devient une sorte de bête de sexe déambulant dans l'enfer du snuff. Ou ''nouveau porno'' comme le proclame Vukmir, qui lui cachait jusque-là les tenants et aboutissants du projet envisagé (et de facto, la nature du concept) afin, prétendait-il, de doper ses performances d'acteur. Car c'est cela le ''nouveau porno'' : filmer une victime dans sa chaire et son âme ; c'est pas du porno, c'est du ''réel''. Ainsi Milo est finalement drogué pour accomplir le film jusqu'au-bout.

 

Et le film va très loin effectivement, avec un crescendo impeccable dans le moralement répréhensible [quoique le sort du nouveau-né soit tenu pour le climax du film]. Ce n'est pas un catalogue des vices de l'hardcore [trop gentil sinon], mais de l'expression de quelques pulsions parmi les plus délétères que l'Homme ait pu s'octroyer le loisir d'imaginer.

 

A Serbian Film est un gigantesque exercice de subversion, dixit lui-même, mais pour dire quoi ? Pour dire l'horreur nue ? Et à quoi sert ce nouveau-né sodomisé ? A quoi sert ce gros plan sur la nouvelle règle des trois unités pour Milos : baiser, frapper, tuer -en pleine action- ? Parce que le film prétend ''servir'' une cause (ce n'est donc pas de l'art au sens strict, mais passons). Il sert à venir se flageller pour mieux cerner une réalité dans ses détails les plus sordides. A s'épater aussi [peut-être qu'affirmer ceci est inapproprié, or Spasojevic en a conscience et il maîtrise vraisemblablement très bien cette notion] ?

 

A_SERBIAN_FILM0''Plus l'art est sauvage, plus la réalité est douce'', ce sont les mots de Vukmir, le réalisateur du snuff, et de Spasojevic, le réalisateur d'A Serbian Film. Un discours paradoxal d'autant plus étonnant que le film est cautionné et promu par les autorités serbes. On se demande comment une institution étatique ou associative peut s'accommoder de pareille ambiguité. On se rappelle de la série Matrioshki (j'entend déjà les évidents ''un Disney à côté'' des nouveaux fans d'A Serbian Film, je les remercie de se contenir en s'abstenant de dégobiller cette citation détournée depuis longtemps et sitôt que les horizons sont trashs -ou plus), sur le trafic de femmes condamnées à la prostitution, lui aussi soutenu officiellement, mais loin de toute complaisance (pas de sexe, ou jamais à l'avantage de personne, que de violence et de désenchantement ; et aucun double-discours surtout, aucune fuite).

 

Prenons le cas d'Henry, portrait of a serial killer, qui ne cherchait pas à empiler les éléments ''chocs'', mais filmait de façon crue, froide et détachée le quotidien d'un tueur et son complice. La transgression que le film cherchait (probablement) opérait, parce que cette transgression consistait en la démythification de la violence et du tueur en série, s'opposant ainsi aux canons cinégéniques récents. C'était, et cela reste, le film le plus ''choquant'' et ''dérangeant'' que j'ai vu, et je le crois effectivement ''essentiel''.

 

Revenons aussi sur Philosophy of a Knife, lequel est finalement un cours presque didactique sur les méfaits du Camp 731, agrémenté de représentations sans fards [ou l'inverse, soit la représentation agrémentée du cours]. Il se ratait globalement dans son intention de traumatiser pour mieux éveiller les consciences, mais la démarche ''dénonciatrice'', là, et bien qu'amoindrit voir déglinguée, fonctionnait néanmoins dans une certaine mesure, parce qu'elle trouvait un écrin.

 

Ici, c'est exactement l'inverse. Spasojevic a eu un projet de film, et on peut trouver tout à fait lâche de sa part de n'avoir pas su assumer les visions qu'il voulait matérialiser sans feinter d'être dépendant d'un discours dénonciateur. Philosophy of a knife n'a été assisté que par un producteur audacieux, Henry n'a jamais voulu se prétendre bras droit d'un quelconque club d'éthique.

 

Aussi, formellement parlant, le film n'est qu'un bel outil, techniquement rutilant. Mais il est narrativement faible, voir pauvre, et très mal écrit. Ses dialogues ressemblent fréquemment à du Lolita Pille tout fier des déviances exhibées [''que sais-tu de la baise gratuite ? Que sais-tu de l'ecstasy ?'']. Ensuite, le film va tellement loin dans l'atroce qu'il pose deux problèmes : est-ce qu'il ne s'agit pas ici de chauffer le public contre les grands méchants loups ? Puis l'horreur devient prévisible : prenons le cas du viol final, nous nous demandons, forcément (et au diable les spoilers, adieu les âmes sensibles), si c'est bien son fils que Milos est censé sodomiser. Voyez-vous ça : c'est bel et bien le cas. On prétend que la chose n'est pas filmée de façon racoleuse ? Ecoutez bien les bruits provoqués par l'acte, les ingénieurs du son vous ont gâtés (!).

 

Enfin, Vukmir (oui, je suis didactique moi aussi, je prend les points un par un, comme un écolier). Tous les personnages sont plus ou moins caricaturaux (tous sauf l'enfant, en fait -et sa mère : les deux profils ''normaux'' et ''normés'' de la troupe, en somme), mais Vukmir lui dépasse le simple abus. Spasojevic se couvre de ridicule en le faisant despote fou. Sans lui accorder une once de psychologie, il en fait l'artiste masturbatoire de service [celui qu'on aime voir perdre dans les films conformistes américains – sauf chez Woody Allen] lequel bien sûr, mis à terre par son cobaye protégé, jubilera en l'incitant à persévérer dans ce qu'il venait d'entreprendre, c'est-à-dire lui exploser le crâne contre le sol. Voilà. Le méchant pourrait être un sale type, mais non, c'est un monstre de série B au discours pseudo-byzantins. On flirte avec la farce. Alors, ''je'' n'ai normalement plus qu'à vous lancer un ''c'est vous qui voyez'' bien putassier et vous laisser là-dessus.

 

Mais je préfère vous demander si la peinture d'une sexualité nihiliste et de quelques exactions qu'il serait de mauvais goût de citer de nouveau vont vous permettre de mieux saisir ''l'horreur du snuff'' ? J'ai tendance à croire qu'elle ne fait que nous en afficher les enjeux. Je vous demande aussi ce que les performances contenues dans A Serbian Film valent ? Qu'est-ce que c'est que cet orgie à peine animale ? Le produit de la liberté d'un artiste ? Ou le résultat d'une petite idée qui lui trottait dans la tête (ce qui n'est pas problème, entendons-nous bien là-dessus) et qu'il a mise en chaire et en scène pour montrer ce dont l'Art est incapable ? Savait-il qu'il démontrait en même temps comme celui-ci peut être un mot-valise galvaudé ?

 

 

 

*Je m'excuse éventuellement pour mon manque de sérieux dans les 4§ du début, mais il y a des aberrations, même si elles émanent de cas défendables, passionnants ou intéressants, qui ne donnent ni envie ni besoin d'évoquer ces derniers avec sagesse et mesure. A Serbian Film, c'est toutes les limites du film ''dérangeant'' à lui tout seul : les limites éthiques évidemment y sont, mais surtout d'autres, plus essentielles encore, celles de la cohérence d'une démarche (je ne sais pas si une crevaison d'oeil par pénétration signifie quelque chose, renforce l'argumentaire censément défendu ; je ne sais pas si la conception du film répondait autant à un besoin viscéral de son auteur qu'à un désir de se justifier par le débat qu'elle attire : soit par le buzz - car au-delà du buzz et des exploits qui s'y offrent, A Serbian Film est modeste, pour ne pas dire léger - de là à dire qu'il n'y a que quelques morceaux d'horreurs...). Puis le spot gouvernemental reste une belle alternative pour les cinéastes inquiets des tares et maux de notre société. Si ceux-là les affolent autant qu'ils disent. Chiche, Spasojevic ?


affiche_a_serbian_filmA Serbian Film**  Acteurs** Scénario** Dialogues* Originalité** Ambition*** (indéniable : c'est pour elle que le film vaut, qu'il mérite d'être vu et/ou discuté) Audace (que reste-t-il de l'audace, lorsqu'on a la "dénonciation" pour couverture ?) Esthétique* (une histoire de parti-pris et de dosage) Emotion*** (eh oui, *** seulement, c'est que l'atroce empilé sur l'atroce, c'est comme le reste, ça finit par vous rendre impassible)

Notoriété>1.350 sur IMDB

Votes public>6.1 sur IMDB (tendance masculine, légère US)

Snuff Movies sur PS... 8 MM/Schumacher

Cinéma de l'Extrême sur PS...  Philosophy of A Knife + La Saga Guinea Pig + The Human Centipede (first sequence)

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Aha, film coup de poing !<br /> Bon, les grandes idées ont déjà été avancées pendant les échanges précédents, je vais donc tenter de ne pas m'appesantir sur ce qui a déjà été débattu.<br /> Un soi disant message politique invisible, un jusqu'auboutisme impressionnant, et tout le reste...<br /> J'ai trouvé que l'aspect "vain" du film à se donner une raison, ou tout simplement conserver une tension malsaine, était renforcé par deux choses.<br /> 1) Le viol du nourrisson. Comment ça ? La scène a la puissance d'un coup de poing dans l'estomac. Le problème, c'est qu'elle arrive en milieu de film. Et que du coup, j'ai trouvé un peu fade les scènes de snuff qui suivent après. Peut être n'est ce qu'une opinion personnelle, mais j'y vois là un manque de contrôle du réalisateur, qui fait péter ses grosses munitions dès qu'il en a une entre les mains (un sens de la mesure assez chaotique, donc).<br /> 2) le choix de montrer les scènes de snuff comme un flash back. Si les scènes restent crues (c'est le moins qu'on puisse écrire), le procédé annihile tout effet de tension, puisqu'on sait que les évènements ont eu lieu. Tout n'est alors que succession de fantasme qui plongent dans le dévient à des profondeurs abyssales, dans une complaisance ouvertement présente (la serbian family du final, filmée sous tous les angles).<br /> Tout a été dit sinon, voici les petits éléments qui devraient faire la singularité de mon avis.<br /> Un film au potentiel un peu gâché, donc.
P
On est d'accord sur tout, à cette nuance près qu'ignorer toute sa dimension ''politique'' etc., c'est occulter tout le film lui-même, son ''sens'', son ''mobile'', qu'il s'est appropriés. <br /> Le but n'est pas d'en faire un trip monstrueux. Le réalisateur voulait bousculer les consciences, dixit ce brave homme. Les réactions dont tu parle (la présence de Gaspar Noé aussi -okay c'est de mauvaise foi ça), c'est celle censément récoltées par une farce potache.<br /> (A la rigueur, dans une salle, le nouveau-né peut faire rire ; mais la scène "choc" suivante, en revanche, ne m'amusera en aucun cas. Le trip autour de la "pédophilie" (super motif pour s'attirer gain de cause, soit dit en passant), franchement, ça m'a absolument laissé de marbre. Pour la fin, je ne peux le pardonner : bien sur que cette radicalité, en elle-même, est épatante, mais enfin, quelle beaufitude.)<br /> <br /> Soudain, les choses s'éclaircissent dans mes têtes : A SERBIAN FILM me fait penser à une sorte de Transformers ou 2012 (j'aime assez le premier) de l'horreur sociale.<br /> <br /> Au final, je l'ai pris moi aussi, pour une pièce de collection ("d'art" ? [...]) assez ''dégénérée'' dans ce qu'elle entreprend de montrer. Mais sans plus. Pour un musée des horreurs cheap en somme, et foncièrement bête, aussi. <br /> En fait, je suis totalement d'accord avec toi.
P
Absolument, sauf qu'il ne le sait pas, mais nous spectateurs, nous le soupçonnons fortement (à moins d'être bouché bée depuis une demie-heure), blasés que nous sommes de toutes les horreurs qui auront précédées. <br /> Je ne le recommande pas (je le conseille éventuellement aux amateurs du "genre", à ceux qui comme moi cherchent un cinéma hors de "sentiers battus" toujours plus consensuels), et préfère renvoyer à Philosophy of a knife – pour lequel je n'ai pourtant pas été particulièrement enthousiaste à l'arrivée, c'est dire.
M
Bon alors, par quoi commencer ? Déjà par la projection en elle-même, hier soir au Forum des Images, salle archi-complète, le seul film qui se soit joué à guichet fermé, dixit l'organisateur venu présenter la chose, Gaspard Noé sur le même rang et à seulement deux sièges de moi (!) et un public hyper-réceptif (on se marre et on applaudit à la fin de la scène du nouveau-né ou de celle de l'énucléation par bite bandée à mort). C'était déjà tout un spectacle en soi.<br /> <br /> Maintenant, le film en lui-même. Oui, la soi-disant métaphore sur le pays ne tient pas la route une seule seconde (il fallait entendre hier soir le co-scénariste tenter d'expliquer et de justifier la scène du nouveau-né comme une vision de la jeunesse serbe violentée par son gouvernement), oui le film est cheap au moins dans sa première moitié (dialogues nuls, mauvais acteurs, musique ringarde, image laide). Il ne choque pas, il ne renverse pas, il impressionne plutôt, non pas pour sa violence, mais pour son côté jusqu'au-boutiste et dingue (un peu comme Poak), surtout dans sa deuxième partie qui part en vrille.<br /> <br /> Il faudrait, du coup, faire abstraction du pseudo discours du réal sur l'art et sur son pays et sur la violence qui, finalement, discrédite pas mal son film. En le prenant comme un pur produit monstrueux et gore (finalement un genre en soi, des films comme ça il y en a eu avant, et il y en aura encore), sans blabla, sans tentative de dénonciation, il fonctionne à plein régime et fonce tête baissée dans la fange avec une énergie et une bêtise rares. C'est ce côté-là, asséné, blasé, boursouflé et bestial (la musique devient incroyable, complètement infernale) qui m'a "plu".<br /> <br /> A serbian film n'emballe jamais, c'est vrai, rate tous ses effets, se vautre dans l'explication de texte hors-sujet (il fonctionnerait finalement mieux s'il n'avait rien à dire), pourtant sa radicalité foutraque a, sur la fin, quelque chose de "jouissif".
2
Je suis plutôt Marie-Odile, même si je pense pas comme elle que ceux qui regarde les films sont des malades. Mais franchement, cet alibi de la contestation afin de déployer des trésors de perversité ignoble (si je comprend bien, le pére viole son fils), c'est tout simplement gerbant.
New PS - Sympathy for the Grotesque
Publicité
New PS - Sympathy for the Grotesque
Derniers commentaires
Archives
Publicité