INTRACABLE
2sur5 Après le petit et poussif La Faille, espèce d'ersatz penaud mi-hitchcockien mi-thriller alambiqué des fonds de tiroirs hollywoodiens, il semble que Gregory Hoblit adore maquiller son manque d'inspiration patent par de petits coups d'esbroufe vaguement malicieux la plupart du temps, provo ici. Bien que radicalement différent sur le papier, Untraceable est emprunt d'un classicisme d'une toute autre forme, simplement moins old school. Photo impeccable, réelle aptitude à instaurer une atmosphère happante, ce programme carré distille le charme et atteint l'efficacité d'une honnête série US lambda. Les policiers sont ici aux prises avec un psychopathe abandonnant la vie de ses victimes à la curiosité malsaine des internautes, chaque connexion accélérant leur mise à mort.
En se dotant d'un argument plus racoleur qu'auto-réflexif, Untraceable s'appuie sur une mécanique aux accents attrape-ados. La dimension supplémentaire qu'il cherche à s'accorder par le biais de sa dénonciation du voyeurisme, avec une complaisance presque assumée, ne prend pas et tient davantage du prétexte à en faire une anecdote jouissant d'un tant soit peu de caractère.
En dépit de cet aspect choc besogneux et de son relatif manque d'originalité, ce produit calibré pleinement habile pour le reste s'assume en divertissement sans génie, superficiel mais rigoureux, prêt à offrir ses qualités formelles à quiconque souhaitera s'y frotter. En somme, un petit film sympathique, s'octroyant une certaine allure grâce à ses ambitions didactiques et maladroites.
Untraceable** Acteurs** Scénario** Dialogues** Originalité** Ambition* Audace* Esthétique** Emotion**
Notoriété>21.000 votes sur IMDB ; 1.000 notes sur allociné
Votes public>6.1 sur IMDB (tendance féminine) ; France : 5.2 (allociné)
Critiques presse>USA : 3.2 (metacritic) ; France : 4.0 (allociné) ; UK : 5.0 (screenrush)