HURLEMENTS
2sur5 Parfois jugé avec condescendance aujourd'hui, tout comme le non moins ''culte'' Piranhas [sacro-sainte référence du bis industriel] du même Joe Dante, The Howling est un film de la vieille école, que les amateurs tiennent comme l'un des plus importants autour du thème de la lycanthropie, aux côtés du Loup-Garou de Londres. Divertissement intègre à l'atmosphère à la fois kitsch et austère, limpide et charmante, Hurlements peine à convaincre tant tout aspect secondaire y est trop élagué. Se fondant autour d'un pitsch sommaire [après avoir perdu la mémoire lors d'une infiltration, une journaliste tente de lever le voile sur une vague de meurtres en série], Dante se contente d'aller à l'essentiel sans jamais susciter l'envie.
Le risque, d'emblée, est de voir la lourdeur prendre l'ascendant sur la pittoresque désuétude ; le film se plante dans un entre-deux. Dépourvu de tout mystère, ménageant très mal ses surprises en usant quasiment d'entrée de jeu ses cartouches [il n'y a jamais aucun doute, aucune fausse piste], Hurlements survole tous les arguments dont il se pare pour ne jamais qu'appuyer grossièrement son propos autour du thème de Dr Jekyll & Mr Hyde.
Mais ce n'est pas à son ébauche de réflexion autour des rapports du corps et de l'esprit [mobile ressassé sans jamais décoller] que Dante se soucie le plus de donner chaire ; obsédé par la mise en scène du climax, Dante ne fait qu'illustrer ses quelques idées mises bout-à-bout. Même lors de la fameuse séquence de transformation censée forcer le respect [mais le temps détruit tout et au cinéma les dénis de petits budgets sont ses premières victimes], on reste égal, tant l'absence de soin accordé au contexte [les personnages, bien pensés dans le fond, réduits à l'état de figurant] ôte tout crédit à l'entreprise.
Il y a l'indolence d'un -trop- modeste épisode des Contes de la Crypte, mais un univers simplet et bancal, une lenteur qui ne se mue jamais en langueur, des considérations graves et vaguement piquantes égarées dans une foule d'incohérence légères et une intrigue piétinante, une pointe d'humour qui trop souvent échoue. Film d'artisan impliqué mais sans subtilité, Hurlements n'est ni vraiment grotesque ni vraiment malin, suffisamment plaisant et attachant pour subjuguer une légion de fans indécrottables. La postérité n'en gardera rien.
The Howling** Acteurs** Scénario*** Dialogues** Originalité** Ambition*** Audace*** Esthétique** Emotion**
Notoriété>8.500 sur IMDB ; 225 sur allociné
Votes public>6.5 sur IMDB ; France : 5.8 (allociné)
Note globale selon Cinemagora → 6.3