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New PS - Sympathy for the Grotesque
18 juin 2010

RENAISSANCE - 2006

renaissance_23sur5   On a fait énormément de reproches à Renaissance, quelques mauvais esprits pointant d'un doigt accusateur la profondeur toute relative de son scénario. Il s'agit là de réprimandes fondées, mais si la mise au point d'une histoire n'a pas bénéficiée de la primauté, force est d'admettre que celle-ci ne croule pas sous le poids de la stimulante ambition graphique du film.

 

On le sait, un parti-pris formel aussi génial soit-il ne peut permettre d'imposer une totale illusion sur la durée si l'écho du fond appauvrit l'ensemble. Film d'action captivant, thriller aux ressorts moins audacieux mais déployés avec tact, Renaissance, au-delà de son programme d'anticipation sans surprise, reprend à son compte les archétypes du film noir que la motion-capture travesti sans dénaturer, réactualise en d'autres termes.

RENAISSANCE_CL3

Quelques errances jalonnent le parcours, sur la fin en particulier, pourtant il n'est jamais question de flottement. Malgré son inventivité restreinte, la trame est habilement taillée au cordeau, solide et discrète, si bien qu'elle ménage en permanence l'atmosphère onirique. Illustrant et animant l'univers plastique d'insignes designers, elle insuffle un supplément d'âme à leurs envoûtantes visions d'un Paris transfiguré. Ses archétypes vivaces et incarnés existent en tant qu'essence et non prétexte, les personnages décollant de leur état de cliché séduisant pour se muer en attachante ramification, complètes et esthétisantes. Ainsi le héros Karas, d'abord simple flic taciturne, plutôt que loup solitaire de plus, devient un très beau personnage platonique.

 

Ballotant des citations clin-d'oeil, axées sur des références saisissant un juste équilibre entre graal nerd et classiques populaires [Blade Runner en tête, Métropolis ensuite -cela va de pair], Renaissance se fonde sur des repères, admettons, plutôt ''américains'' traduits dans un gant de velours nettement plus occidental. Avec ses belles façons de revisiter les sujets fétiches du genre et diverses terres connues, il donne une forme contemporaine à un héritage galvaudé ; en somme, la démarche ne tient qu'à sublimer les poncifs avec style et maturité, en esquivant les bavardages futiles. Si cet aspect paraît second pour un tel pari technique, c'est pourtant autant grâce à lui que Renaissance confectionne son identité.

 

renaissance_afficheRenaissance*** Animation*** Scénario** Dialogues** Originalité** Ambition**** Audace*** Esthétique**** Emotion***

 

Notoriété>7.500 sur IMBD ; 2.200 sur allociné (modéré)

Votes public>6.8 sur IMDB ; France : 7.0 (allociné) ; USA : 6.5 (metacritic)

Critiques presse>France : 6.8 (allociné) ; USA : 5.7 (metacritic) ; UK : 6.7 (screenrush)

Note globale selon Cinemagora → 6.8

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Commentaires
P
Ce film a un côté "sin cinty" sans pauses branchouille et nihilisme de supérette. Il est aussi élaboré esthétiquement qu'un "Casshern" sans l'ivresse imbue. On ne peut cacher quelques passages à vide dans son scénario, quelques longueurs plutôt, mais je ne me suis pas ennuyé pour autant, même si c'est effectivement ce point là qui empêche le film de s'envoler. Pour autant je ne trouve pas ce scénar "nébuleux", pas même boursouflé, au contraire il m'apparaît très limpide, il ne lui manque qu'une dose d'originalité ; mais ses personnages lui donnent le relief qui y manquait. Mais ce n'est qu'un ressenti, et c'est aussi parce que je suis très enclin à apprécier le genre...
F
Je l'ai vu il y a quelques temps, et j'en garde surtout le souvenir d'un superbe pari esthétique admirablement tenu (visions convaincantes, tangibles et de toute beauté) et d'un scénario nébuleux. Je comprend les arguments cohérents que tu uses pour sa défense, en ce qui concerne le fond du film notamment (l'intrigue est tout de même plutôt classique). Mais l'ennui, c'est justement qu'on s'ennuie considérablement pendant la petite 1h35 du métrage (à tel point que j'avais le souvenir, infondé, que "Renaissance durait une bonne demi-heue de plus ; comme quoi...). Dommage, le spectateur décroche et finit par se désintéresser de l'histoire, voire même des images sur lesquelles elle repose (ce qui est plus regrettable encore).
E
pas vu... mais j'en ai entendu bcp de bien. Va falloir que je prenne un temps pour le regarder. Merci pour ce billet.
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