HALLOWEEN 2 - ROB ZOMBIE
4sur5 Zombie lui-même a dit n'être pas totalement satisfait du remake d'Halloween qu'il avait dirigé en 2007. Ce bel essai, accueilli de façon mesurée par la critique mais bien plus chaudement au box-office, souffrait d'un goût d'inachevé mais redonnait son souffle à une franchise tournant en rond depuis les premières sequels [Halloween 20 ans après étant l'unique exception].
Suite directe de son propre film, le second Halloween 2 est, à l'instar troisième opus de la saga originelle, un hors-sujet quasi-total, loufoque et à la démarche et la structure déstabilisantes. Quitte à reprendre l'affaire, Rob Zombie a décidé d'aller jusqu'au-bout de son point de vue passionnant, accouchant ainsi du film d'horreur le plus personnel vu cette année.
Dans un premier temps, cette nouvelle mouture donne la sensation de brouiller futilement les pistes ; après vingt première minutes tenues pour une relecture efficace du film de Rosenthal (la première suite), le programme commence réellement. Dès lors, c'en est fini des pirouettes et Zombie, répondant avec virulence à certaines attaques en extrapolant et auto-parodiant certains points de détails fustigés [l'abus de ''fuck'' en particulier], décide que son contrat est rempli. Assumant sans ménagement ses voeux de ruptures, il fonce dans son sens, plus brouillon et bouillonnant que jamais.
C'est Michael Myers au pays de Rob Zombie ; et Rob Zombie sur les plates-bandes fantasmées (par l'ex-White Zombie et personne d'autre) de Michael Myers. Le personnage s'intéresse aux ordures que les autres esquivent, agrémentant son film de séquences trashs d'une violence inouie [jusque dans sa peinture de caractères, peut-être in fine la plus véhémente de sa filmo], mais aussi de séquences oniriques assez cheaps et plus particulièrement casse-gueules. Basculant définitivement vers la schizophrénie, le Michael Myers d'Halloween 2 est un gamin autiste et déchiré courant après sa soeur, guidé dans ses hallus par sa mère défunte.
La vision [du "mythe" comme de la Myer's Family] est aussi inventive et pertinente que discutable, parfois surlignée [l'exemple d'un Dr Loomis métamorphosé, se confondant dans une fausse distance avec le cas Myers, tiraillé entre mercantilisme et obsession du mythe] jusqu'à enfermer la symbolique de la psyché de ''la Forme'' dans une imagerie simpliste. Indéniablement, la profusion entraîne la confusion et les cafouillages du scénario compromettent la profondeur de cette histoire surchargée.
Pourtant c'est avec ce quatrième long que Rob Zombie, moins jeune chien fou que sur The Devil's Rejects, quoique tout aussi furieux, affirme sa patte de cinéaste. Ce nouveau visage est radical et ne s'exprimera pleinement que dans un cadre informel ; débarrassé des relatives mais indéniables ''concessions'' du remake du classique de Carpenter, ce film ''malade'', sorti uniquement en direct-to-dvd en France, permet à la saga de se refermer, provisoirement, sur sa pièce la plus constructive, celle qui enfin multiplie son champ d'action en l'ouvrant à des perspectives adultes et insolentes.
Halloween II – Rob Zombie*** Acteurs*** Scénario** Dialogues** Originalité*** Ambition*** Audace*** Esthétique**-* Emotion***
Notoriété>12.000 sur IMDB ; 300 sur allociné
Votes public>4.9 sur IMDB (tendance -30) ; USA : 5.7 (metacritic) ; France : 5.5 (allociné)
Critiques presse>USA : 4.6 (metacritic)
Note globale selon Cinemagora → 5.1
Rob Zombie sur Pinksataniste.... The Devil's Reject's + Halloween
Direct-to-video (non sortis en salles)... Moon + Amusement
N.B. (12.02.2011) : Il arrive que l'impact émotionnel d'un film paraisse finalement plus valide qu'une évaluation de ses qualités globales trop impartiale et critique. Halloween 2 est bourré de défauts et de détails inachevés, c'est d'abord un film libre et bouillonnant. Et de ceux qui marquent votre inconscient cinéphile. Il passe naturellement de 3 à 4 sur 5, une évidence que je n'ai que trop repoussée jusqu'à présent.
Il s'agit donc, à mon sens, du meilleur film de la saga après H20 & l'original. Et juste devant le premier Halloween 2 et le premier essai de Rob Zombie.