HELLBENT [7]
3sur5 Autoproclamé, sans doute à juste titre, premier film d'horreur pleinement gay, Hellbent investi le slasher movie en renonçant ouvertement à revisiter ses fondements. Erigeant l'originalité sommaire de son parti-pris en fière alternative et prétexte à un délire outrancièrement Z, le film préfère la connivence avec le public [de préférence bien ciblé] à l'éternel pastiche.
Au-delà de sa différence affichée, Hellbent se pourvoit d'une réelle dimension supplémentaire. A partir d'un pitsch on ne peut plus classique [la virée de 4 déclinaisons LGBT vers une fête d'Halloween carnavalesque], l'essai transfigure avec une fervente inventivité les codes imposés que les innombrables membres du genre se contentent, plus ou moins rigoureux et trop souvent avec abnégation, de digérer. Blanc-bec et outil BDSM, kéké bi fanfaron travesti en cowboy pour l'occasion, trans trash et grande-gueule amère, toutes ces caricatures poursuivies par un grotesque chasseur de tête satanique s'en trouvent attachantes, malmenées par des railleries complices.
Ne s'embarrassant d'aucune fioriture théorique, Hellbent n'éprouve jamais le besoin de s'enquérir de mobiles psychologiques ou de justifications tordues, se contentant d'exister pour le simple plaisir jouissif des spectateurs consentants, se moquant bien des attentes des puristes et consommateurs de boucheries lambda. Autant dire qu'il faut être acquis d'avance, enthousiaste tout au moins à l'idée de s'en délecter, à toutes formes d'espièglerie kitsch pour adhérer à cet objet saugrenu et jusqu'au-boutiste, dont les choix esthétiques radicaux et le grand-guignolesque assumé réjouiront les amoureux du mauvais goût.
Hellbent*** Acteurs*** Scénario** Originalité*** Ambition** Audace*** Esthétique**** Emotion***
Notoriété>1.100 sur IMDB ; 32 sur allociné
Votes public>5.7 sur IMDB ; USA : 5.6 (metacritic) ; France : 3.5 (allociné)
Critiques presse>USA : 4.5 (metacritic) ; France : 3.0 (allociné)