LES CHEVRES DU PENTAGONE [4]
2sur5 Faux contre-pied à Démineurs, Les Chèvres du Pentagone met en scène un pauvre type désespéré [Ewan Mc Gregor], journaliste à ses heures, dont la rencontre avec avec un soldat aux pouvoirs paranormaux [George Clooney] apporte enfin un sens à sa vie. Contrairement à l'angle adopté par le dernier vainqueur des Oscars, c'est ici le désarroi qui fait se jeter le personnage sur le champ de bataille ; c'est lui qui va chercher sa drogue, la lutte contre le terrorisme étant la source d'une compensation et non le départ contraint d'un cercle vicieux.
Une entreprise sans queue ni tête pour refléter l'absurdité de la guerre, okay, super, formidable, original, avant-gardiste. A moins qu'on ne tienne là qu'un prétexte de fainéant empressé de capitaliser sur des façons de faire (rire) qui sont les plus fructueuses du moment : bref, être désabusé devant un fait d'actualité ou phénomène épineux [la guerre, donc, cible plus évidente que n'importe quelle autre] et l'exprimer avec une grosse farce potache et déjanté, ça sent le bon filon.
Poussive, boiteuse, bravache et bavard, celle-ci peine à exister en-dehors du rayon défonceur de porte ouverte, ou elle excelle en tant que lieutenant-chef, pour la mollesse de ses gags comme celle de son propos. L'esprit est là, fébrile, mais peine à prendre forme, comme planqué derrière ses boutades faciles et sa férocité artificielle -le soldat et le hippie, les effets psyché ironiques...-.
Malgré une poignée de scènes burlesques sympathiques [le ''rat de labo''], les Chèvres du Pentagone est un film surfait qui tourne en rond et au fond jamais rien d'autre qu'un Tonnerre sous les Tropiques courant après les Coen.
Leurs adeptes pourront se rassurer, McGregor et Clooney ont l'air de s'amuser, la crédulité ahurie du premier et simplement l'allure du second permettant au public d'assumer avec plus de facilité cette traversée du désert. En bonne compagnie, le voyage paraît toujours moins long. Bien qu'il en faudrait davantage pour qu'une quelconque mauvaise foi passe l'éponge sur la totale absence de nuance et de culot de ce petit programme suffisant qu'on croirait mis au point par un adolescent attardé.
The Men Who Stare at Goats* Acteurs** Scénario** Dialogues** Originalité** Ambition** Audace*-* Esthétique*-* Emotion*-*
Notoriété>17.000 votes sur IMDB ; 300 notes sur allociné (sorti ce mercredi)
Votes public>6.6 sur IMDB (légère tendance F.) ; USA : 6.5 (metacritic) ; France : 4.8 (allociné)
Critiques presse>USA : 5.4 (metacritic) ; UK/GB : 5.3 (screenrush) France : 5.3 (allociné)
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