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New PS - Sympathy for the Grotesque
8 février 2010

POMPOKO [7+/10]




Synopsis officiel : Jusqu'au milieu du XXe siècle, les tanukis, emprunts d'habitudes frivoles, partageaient aisément leur espace vital avec les paysans. Leur existence était douce et paisible.
Mais le gouvernement amorce la construction de la ville nouvelle de Tama. On commence à détruire fermes et forêts. Leur habitat devenu trop étroit, les tanukis jadis prospères et pacifistes se font la guerre, l'enjeu étant de conserver son bout de territoire. Efforts dérisoires car la forêt continue de disparaître...
Les humains, avec qui ils ont appris à cohabiter, font preuve d'un expansionnisme inexpliqué. Les chefs de clans coordonnent la riposte. Un plan est établi sur cinq ans : le temps pour les animaux d'étudier les humains et de réveiller leur pouvoir de transformation. Il va falloir tenter d'effrayer les humains en évoquant peurs et superstitions. Les solutions les plus farfelues sont expérimentées...

POMPoko2pompoko1POmpoko_3

 



3sur5 Il aura fallut douze ans pour que Pompoko soit enfin découvert du grand-public français et cela par un paradoxe qui a engendré de vives passions. A sa sortie au Japon en 1994, Pompoko bat des records d'affluence, sans pour autant dépasser les frontières ; quelques années plus tard, Myazaki, étroitement lié à l'oeuvre précédente, enchaîne Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro, deux chefs-d'oeuvres absolus, deux films-mondes qui renverseront tout l'Occident et élèveront internationalement Myazaki au rang de maître, déclenchant alors un nouvel élan pour l'animation nipponne, alors que seuls quelques Akira ou Ghost in the Shell surnageaient et bénéficiaient d'une reconnaissance assez large.

 

POMpokolongAinsi, les vieux classiques de Myazaki sont enfin proposés sur grand écran ou en reprise chez les mangeurs de grenouilles : Totoro repris en 2002, Laputa sortant enfin en 2003 et Nausicaa dans la foulée de Pompoko. Aussi ce dernier ne doit pas tant sa restauration à ses qualités formelles qu'au succès mondial d'un genre dont il est une référence, la japanim.

 

POMPoko_4On remercie donc (ou pas) Myazaki d'avoir permit au grand-public de découvrir ces classiques honteusement passés inaperçus. Pompoko ne démérite pas, mais il n'est pas impossible de le trouver quelque peu surestimé et de croire que c'est ce tardif enthousiasme général qui porte à ce point le film aux nues.

 

POMpoko_7Le film ne décevra pas les amateurs du genre, sans toutefois leur apparaître comme une surprise. A l'instar de l'ensemble de la production des studios Ghibli, Pompoko délivre à la fois un conte enfantin et son envers, est fort de nombreuses thématiques derrière son apparence naive et revendiquée comme telle, mais se démarque plutôt, outre par son univers, quand à son caractère assez suggestif pour un dessin animé.

 

POMpoko_6En effet, cette fable écologique emprunte parfois un ton d'un potache inattendu et son habile humanisation des Tanukis ne freine pas devant le terrain du trivial, les créatures faisant part à l'occasion de l'obsession de leur entre-jambes.

 

POMpoko_8Preuve aussi de la maturité précoce du cinéma d'animation nippon, Pompoko se veut fantasmagorie dans un esprit d'adulte tendant vers l'enfance, voir même à l'état sauvage. Amer d'un monde sans rêves ni aspérités, Pompoko est surtout l'utopie du retour à l'état naturel, idée qu'elle parvient à faire parvenir sans mièvrerie ni lourdeur, le message et le divertissement se complétant sans le moindre heurt.

 

pompoko_10Ce conte écolo réserve quelque purs moments de féérie [le défilé dans la ville] et n'ennuie pas une seconde, à défaut d'installer chez nous une béatitude permanente. Plus axé dans l'humour que certains de ses congénères, Pompoko demeure un de ces dessins animé sachant distiller un quelque chose de magique et absorber sans retenue, ce qui est déjà énorme.

pompoko_9pompoko_11

 





pompoko_afficheHeisei tanuki gassen pompoko (Pom Poko) *** Animation **** Scénario *** Dialogues *** Originalité *** Audace *** Ambition/Intelligence du propos *** Visuel/Esthétique *** Emotion ***

 

Notoriété>1.400 notes sur AlloCiné ; 3.600 notes sur IMDB

Votes du public>2.9/4 sur AlloCiné ; 7.5/10 sur IMDB

Critiques presse>3.4/4 selon AlloCiné

 

Sortie cinéma France : 18.01.2006.

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Commentaires
P
On ne contestera pas son statut de figure majeure du genre ni même ses qualités ou l'ampleur du divertissement, mais ce n'est effectivement pas la référence ultime. Attention, c'est bien le moindre des reproches. Mais la presse s'est sans doute trop emballée puisqu'elle a été aussi "subjuguée" devant Pompoko que les vieux Myazaki en reprise. L'effet "exotique" fonctionne toujours à plein puisque le récent et décevant "Ponyo" n'a pas démérité pour elle. Mais sans "Chihiro" et "Mononoke", qui furent des révélations et propulsèrent la japanim vers une dimension internationale et plus grand public (qu'avec Oshii par exemple), les critiques presse ne seraient sans doute pas aussi charmés, et n'y accorderaient qu'une vague attention, ou seraient moins généreux en tout cas -ce qui alors deviendrait injuste. Reste que "Pompoko" n'a rien d'une arnaque et fantasme avec habileté le retour de l'Homme à l'état naturel, sinon "sauvage", tout en conservant les acquis d'une société organisée et harmonieuse.. Purement utopique et raison de plus pour ne pas bouder son plaisir !
J
"Pompoko" est un bon exemple pour prendre en compte l'histoire de l'animation japonaise et découvrir ses grands classiques, méconnus chez nous en France. Mais comme vous le sous-tendez, le film a vieilli car d'autres le dépassent dans son propre genre et avec le même message écolo, bien que très poussé dans "Pompoko". Excellent dessin animé mais pas un des meilleurs du genre, ce qui confirme l'article.
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