POMPOKO [7+/10]
Synopsis
officiel : Jusqu'au milieu du XXe siècle, les tanukis,
emprunts d'habitudes frivoles, partageaient aisément leur espace
vital avec les paysans. Leur existence était douce et paisible.
Mais
le gouvernement amorce la construction de la ville nouvelle de Tama.
On commence à détruire fermes et forêts. Leur habitat devenu trop
étroit, les tanukis jadis prospères et pacifistes se font la
guerre, l'enjeu étant de conserver son bout de territoire. Efforts
dérisoires car la forêt continue de disparaître...
Les humains,
avec qui ils ont appris à cohabiter, font preuve d'un expansionnisme
inexpliqué. Les chefs de clans coordonnent la riposte. Un plan est
établi sur cinq ans : le temps pour les animaux d'étudier les
humains et de réveiller leur pouvoir de transformation. Il va
falloir tenter d'effrayer les humains en évoquant peurs et
superstitions. Les solutions les plus farfelues sont expérimentées...
3sur5 Il aura fallut douze ans pour que Pompoko soit enfin découvert du grand-public français et cela par un paradoxe qui a engendré de vives passions. A sa sortie au Japon en 1994, Pompoko bat des records d'affluence, sans pour autant dépasser les frontières ; quelques années plus tard, Myazaki, étroitement lié à l'oeuvre précédente, enchaîne Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro, deux chefs-d'oeuvres absolus, deux films-mondes qui renverseront tout l'Occident et élèveront internationalement Myazaki au rang de maître, déclenchant alors un nouvel élan pour l'animation nipponne, alors que seuls quelques Akira ou Ghost in the Shell surnageaient et bénéficiaient d'une reconnaissance assez large.
Ainsi, les vieux classiques de Myazaki sont enfin proposés sur grand écran ou en reprise chez les mangeurs de grenouilles : Totoro repris en 2002, Laputa sortant enfin en 2003 et Nausicaa dans la foulée de Pompoko. Aussi ce dernier ne doit pas tant sa restauration à ses qualités formelles qu'au succès mondial d'un genre dont il est une référence, la japanim.
On
remercie donc (ou pas) Myazaki d'avoir permit au grand-public de découvrir
ces classiques honteusement passés inaperçus. Pompoko ne démérite
pas, mais il n'est pas impossible de le trouver quelque peu surestimé
et de croire que c'est ce tardif enthousiasme général qui porte à
ce point le film aux nues.
Le film ne décevra pas les amateurs du genre, sans toutefois leur apparaître comme une surprise. A l'instar de l'ensemble de la production des studios Ghibli, Pompoko délivre à la fois un conte enfantin et son envers, est fort de nombreuses thématiques derrière son apparence naive et revendiquée comme telle, mais se démarque plutôt, outre par son univers, quand à son caractère assez suggestif pour un dessin animé.
En effet, cette fable écologique emprunte parfois un ton d'un potache inattendu et son habile humanisation des Tanukis ne freine pas devant le terrain du trivial, les créatures faisant part à l'occasion de l'obsession de leur entre-jambes.
Preuve aussi de la maturité précoce du cinéma d'animation nippon, Pompoko se veut fantasmagorie dans un esprit d'adulte tendant vers l'enfance, voir même à l'état sauvage. Amer d'un monde sans rêves ni aspérités, Pompoko est surtout l'utopie du retour à l'état naturel, idée qu'elle parvient à faire parvenir sans mièvrerie ni lourdeur, le message et le divertissement se complétant sans le moindre heurt.
Ce
conte écolo réserve quelque purs moments de féérie [le défilé
dans la ville] et n'ennuie pas une seconde, à défaut d'installer
chez nous une béatitude permanente. Plus axé dans l'humour que
certains de ses congénères, Pompoko demeure un de ces dessins animé
sachant distiller un quelque chose de magique et absorber sans
retenue, ce qui est déjà énorme.
Heisei tanuki gassen pompoko (Pom Poko) *** Animation **** Scénario *** Dialogues *** Originalité *** Audace *** Ambition/Intelligence du propos *** Visuel/Esthétique *** Emotion ***
Notoriété>1.400 notes sur AlloCiné ; 3.600 notes sur IMDB
Votes du public>2.9/4 sur AlloCiné ; 7.5/10 sur IMDB
Critiques presse>3.4/4 selon AlloCiné
Sortie cinéma France : 18.01.2006.