AMUSEMENT [4+/10]
2sur5 Minuscule film d'un certain John Simpson, qui avait déjà signé un Freeze Frame [que le fanatique qui connaisse partage son expérience !] en tant que réalisateur et scénariste, Amusement est un petit produit opportuniste à la candeur assumée.
Nous avons à faire à une sorte de mélange d'un certain savoir-faire classiciste et de petites touches d'inventivité, à demi-réussi, mais accouchant d'un résultat honorable et en mesure de satisfaire le consommateur de série B horrifiques modernes, qui ne trouvera cependant pas là un modèle d'iconoclasme ni même une quelconque référence. Aussi, en tant que distributeurs, nous n'aurions pas été enthousiastes à l'idée de proposer ce film [quasi-inconnu, disponible en DVD ou en streaming sur le Net] en salles.
Très naïvement comparé à Saw [le final est tout de même l'occasion d'un gore gratuit et écœurant avec sa frauduleuse exposition de viscères], parfois prévisible mais à la réalisation soignée, Amusement ressemble davantage à un sous-Creepshow dans son principe et son pitsch de base.
Le film met d'abord en scène trois femmes [Shelby, Tabitha et Lisa] lesquelles bénéficient chacune à tour de rôle de leur quart-d'heure de gloire, durée qui s'étend plutôt aux environs de vingt minutes pour les deuxième et troisième. La troisième débouche sur une histoire générale les reliant, faisant apparaître un scénario et une certaine cohérence pour un film ouvertement naïf et fabriqué avec trois bout de ficelles.
Les trois histoires sont intéressantes mais inégales : la première est très agitée, la seconde est plutôt réussie [c'est la meilleure, bien qu'elle soit ne crache pas sur un certain classicisme] et la troisième un peu en-dessous du niveau des deux précédentes.
Les ambitions d'Amusement se limitent à s'inscrire dans un cadre assez traditionnel : ainsi, nous avons d'abord le droit à la vie normale et son côté lourdingue [il est relativement jouissif de voir des personnages suffisamment niais pour tomber sur les pièges qu'on doit s'attendre à voir apparaître comme dans toute série B qui se respecte], avant que la peur, le bizarre mais pas forcément l'étrange s'installent et fassent irruption dans ce morne quotidien, cela va de soit.
Bien qu'on connaisse quelque peu la recette, on se laisse vite prendre au jeu et frissonne réellement lors de la scène du ''clown'' [aussi kitsch que convaincante, dans la seconde histoire], comme des enfants devant leurs premières lectures ou approches du domaine de l'épouvante. Ainsi le film tend à prouver que les recettes simples sont les plus efficaces lorsqu'elles sont sublimées, et donc parfaitement maîtrisées. Rien de fulgurant, rien de mémorable, mais juste un divertissement probe et correct, manquant un peu de fond et d'idées mais sachant doser de façon à ne jamais nous faire regretter de s'y être penché.
Epouvante (USA, 2008). De John Simpson. Avec Katheryn Winnick, Jessica Lucas, Laura Breckenridge. 1H25. Sortie le 20 janvier 2009 aux USA. En DVD en France en 2009.
Acteurs>2/5. Scénario>2/5. Dialogues>1/5. Visuel/Esthétique>2/5. Originalité>2/5. Audace/Transgression/Provocation>1/5. Emotion>2/5. Réflexion/Intelligence du Propos>1/5.
Notoriété>32 notes sur Allociné ; 2.596 votes sur IMDB
Votes du public>2.3/4 sur Allociné ; 5.2/10 sur IMDB
Avis/commentaires>1/5